«Il y a un moment crucial dans l’aventure de la vie, celui où l’oisillon s’élance hors du nid ou saute de la falaise. Jusqu’alors, il était assez protégé, mais à un moment, pour se nourrir, survivre, suivre les autres, il doit se jeter dans le vide et battre des ailes, sans savoir s’il saura voler ou s’il s’écrasera, s’il réussira à accomplir son destin de volatile ou s’il échouera sur le sol ou dans la mer et sera dévoré par le premier prédateur venu. Personne ne peut le savoir avant, il doit prendre le risque. Dans certaines espèces, la moitié des oisillons disparaissent parce qu’ils n’y arrivent pas du premier coup. J’étais à peu près dans cette situation.»
Pour cette rentrée littéraire, j’avais très envie de lire le « nouveau Guenassia ». Il faut dire que l’auteur sait raconter les histoires et j’étais curieuse de connaître celle qui se cachait derrière le titre énigmatique De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles.
Dès les premières pages, je me suis sentie en totalement immersion dans cet univers que je ne m’attendais pas à trouver.
Le narrateur, Paul, est androgyne. Il évolue dans un quotidien où son identité sexuelle ne semble pas être source de problème. Pourtant … Ce n’est pas si simple. Et sa mère, lesbienne révolutionnaire, tatoueuse pour femmes, ne va pas beaucoup l’aider à assumer ses préférences.
Les pages se tournent facilement, même si on se demande où va nous mener Jean-Michel Guenassia, car il distille tout doucement les clés du roman. Et que vient faire David Bowie dans l’histoire ? Il vous faudra aller au bout de l’histoire pour le savoir 😉
Un livre étonnant, décalé, sensible.
Résumé :
« Moi, je me plais dissimulé dans le clair-obscur. Ou perché tout en haut, comme un équilibriste au-dessus du vide. Je refuse de choisir mon camp, je préfère le danger de la frontière. Si un soir, vous me croisez dans le métro ou dans un bar, vous allez obligatoirement me dévisager, avec embarras, probablement cela vous troublera, et LA question viendra vous tarauder : est-ce un homme ou une femme ?
Et vous ne pourrez pas y répondre. »
Cela semble être un joli livre.
J’aimeJ’aime