« Myriam se reproche de n’avoir pas mesuré la violence dont Louise est capable. Elle avait déjà remarqué que la nounou pouvait se mettre en colère pour ce genre de choses. Une fois Mila a perdu un gilet à l’école et Louise en a fait une maladie. Tous les jours, elle parlait à Myriam de ce gilet bleu. Elle s’était juré de le retrouver, avait harcelé l’institutrice, la gardienne et les cantinières. Un lundi matin, elle a trouvé Myriam en train d’habiller Mila. La petite portait le gilet bleu.
« Vous l’avez retrouvé ? a demandé la nounou, le regard exalté.
— Non, mais j’ai racheté le même. »
Je crois que je n’avais jamais lu un prix Goncourt avec autant d’avidité.
Leïla Slimani a écrit une histoire tout simplement terrifiante. Oui, Chanson douce est une histoire simple, tirée d’un fait divers américain. Et pourtant, ça pourrait se passer n’importe où. Et voilà pourquoi ça fait peur ! Voilà comment on en arrive à se reconnaître dans ce couple qui recherche la perle rare pour lui confier sa progéniture, la chair de sa chair …
Au fil des chapitres, l’angoisse monte, doucement, sensiblement, inexorablement. Le lecteur tourne les pages, oppressé par les mots, transi d’inquiétudes par les actions. Il faut bien l’avouer, cette nounou tisse sa toile comme une araignée, et on sait dès le départ que l’issue en sera mortelle.
J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur à la Foire du Livre de Brive, tout juste 48h après sa consécration au Goncourt. Complètement à l’écoute de son public, je lui ai fait par de la terreur qu’elle a provoqué en moi à un moment très précis du récit. Tant et si bien, que la dédicace de son livre porte sur le sujet 🙂
Si vous ne deviez lire qu’un Goncourt dans votre vie, je vous recommande celui-ci !
Résumé :
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
J’ai prévu de le lire très prochainement. Je ne crois pas avoir encore lu une seule critique négative ou même juste mitigée sur ce livre. C’est rare je trouve. 🙂
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bonne lecture Ana !
franchement, je l’ai dévoré.
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Un livre placé dans ma PAL …. tu me donnes envie de lui faire gagner quelques places …
Bisous
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oh oui, tu peux lui faire gagner qq places sans aucun remord pour les autres !
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