« Tu as raison, je suis une petite-fille ingrate. Elles étaient vraiment bien ces vacances et je t’en remercie. Dans la vie parfois on est triste et on ne pense qu’à son petit malheur personnalisé, voilà. Et puis tu sais très bien que je déteste le téléphone. Si tu pouvais glisser trois hibiscus écrabouillés dans ta prochaine lettre, le mal serait réparé. Je t’embrasse, ma Ninotchka, fais bien attention à toi. »
La nuit a été courte … Je me suis laissée happer pour le roman épistolaire de Camille de Peretti.
L’auteur revisite ‘Les Liaisons dangereuses’ de Laclos à la sauce jeune adulte. On assiste donc à une correspondance entre Julien (alias le vicomte de Valmont) et Camille (qui n’est autre que la marquise de Merteuil). Tous deux ambivalents, démoniaques et troubles, y relatent leurs conquêtes respectives comme autant de défis, d’expériences à relever. Les personnages n’ont aucune pitié, aucun remords, se jouent des sentiments amoureux pour mieux anéantir leurs proies. Mais au final, il n’y a ni gagnant ni perdant, que des désillusions. Le petit jeu machiavélique qu’ils se sont fixé va finir par les dominer, les guider dans leurs actes, ne contrôlant plus rien de la situation.
La formule épistolaire est au départ difficile à suivre, mais une fois la curiosité (presque malsaine) piquée, impossible de lâcher l’histoire et de page en page, on se plaît à aimer ça…
Ma grande Coco est partie ce matin en disant « Je t’écris dès que je peux Maman. » Je l’attends déjà ta lettre ma chérie.
Résumé :
Julien et Camille sont faits pour s’entendre. Fascinés par la littérature du XVIIIe siècle, élèves brillants, cyniques, ils ont la conviction de s’être trompés d’époque. Et surtout une dévorante envie de s’amuser et d’affirmer leur toute-puissance.
Alors quoi de mieux pour combler leurs aspirations que de se prendre pour le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil ? Quelques règles, de nombreuses « proies » à séduire, un maximum de « trophées »… Les voilà « partenaires de crime », maîtres d’un jeu cruel dont ils tirent les ficelles en redoutables manipulateurs. Mais c’est un jeu dangereux, qui risque de se retourner contre eux et de les précipiter dans ce qu’ils redoutent le plus : devenir des adultes…