« Je suis un vieux chewing-gum collé à son angoisse. Une fatigue spectaculaire s’empare de moi. Je glisse au sol, lâche la carabine. La crosse tape sur le parquet élimé. Je suis en nage. J’enlève mon tee-shirt. J’éponge comme je peux. Il n’y a plus de sourire sur mon visage. Une veine bleue sur ma main. Elle palpite. Ma peau est presque diaphane. Des spasmes ridicules envahissent mon corps. Mes nerfs lâchent un à un. Ils se détricotent. Je fonds, me liquéfie. Bientôt je serai réduit à l’état d’une flaque de sueur malodorante, et je disparaîtrai à tout jamais. J’essaye de me relever. Mes jambes flageolent. Elles me lâchent. Je vacille. Je me sens seul. »
Singulier, c’est le mot qui me vient spontanément pour décrire les romans de Williams Exbrayat. Et pourtant, ce dernier se conjugue au pluriel 🙂
En effet, ce sont trois histoires qui sont regroupés dans ce livres, trois récits qui pourraient être lu séparément, mais qui sont étrangement liés. Avec comme fil conducteur, ce sublime Disco Boy, bouledogue bringé qui fait la couverture.
Dans Ma vie sera pire que la tienne, l’auteur reste fidèle à son style noir et bourré d’humour. C’est du Pulp fiction à la française, ça dézingue à tour de bras, ça parle gras et fleuri, on passe d’une simple embrouille à un imbroglio pas piqué des hannetons !
Bref, c’est du bon thriller bien déjanté.
Résumé :
Quel est le point commun entre un looser amoureux, un bouledogue alcoolique nommé Disco Boy et une jolie hôtesse de casino ? Une sévère propension à être là au mauvais endroit, au mauvais moment. Ces trois-là n’étaient pas faits pour se rencontrer, encore moins pour évoluer en milieu hostile : des trafiquants de drogues, des braqueurs grimés en présidents, des flics retors et une bête qui hante la campagne. Tuer ou se faire tuer, telle est désormais leur seule alternative.