« Voyez-moi ces deux-là ! Elles ont tué ce misérable et n’en semblent pas repentantes ! L’habit propre et la coiffure bien mise, et pourtant, la dague est restée posée sur l’épaule, à la militaire, prête pour d’autres batailles. »
Cet album raconte la vie d’une femme incroyable, une grande figure du féminisme : Artemisia Gentileschi.
Grâce au scénario de Nathalie Ferlut et aux illustrations de Tamia Baudouin, le lecteur est plongé dans l’Italie du XVIIème siècle.
Le récit est le portrait d’une femme au coeur de la Renaissance. Mais étrangement, il semble bien moderne … Car Artemisia a mené un combat contre les discriminations sexuelles. Au sein d’une société phallocrate, faire reconnaître son talent de peintre ne fut pas une mince affaire.
Violée, humiliée, elle n’aura de cesse de faire tomber les préjugés dont les femmes de son temps étaient victimes.
Une biographie puissante, poignante et indispensable !
Résumé :
Hiver 1638, l’artiste peintre Artemisia Gentileschi entreprend un voyage de Rome vers Londres, pour y retrouver son père, lui aussi peintre, qui lui a jadis transmis son savoir-faire et son talent. Durant le trajet en carrosse, à travers des paysages vallonnés et enneigés, sa fille Prudenzia ne cesse de l’interroger. Elle veut comprendre comment elle, une femme, a réussi à s’imposer dans un microcosme artistique particulièrement phallocrate. Comment a t-elle réussi à devenir la première femme à entrer à l’académie des arts ? Artemisia évince systématiquement la transmission de ses souvenirs. C’est finalement la nourrice Marta qui commence à lever discrètement quelques pans de la vie d’Artemisia auprès de sa fille. En 1606, à l’évoque où le Caravage était condamné à mort, Orazio Gentileschi commençait à être un artiste romain réputé. En marge de ses travaux de commande, il tentait d’inculquer son art à ses deux fils. Mais c’était sa fille aînée qui montrait le plus de disposition pour la préparation des pigments et le mélange des couleurs. Elle n’en démordait pas : un jour, elle serait une grande peintre. Étant donné qu’elle était une fille, elle n’en ferait hélas rien, pensait son père. Et chaque nuit, tandis que son père allait se saouler, elle poursuivait ses propres œuvres à la bougie, au grand bonheur de l’œil paternel, au petit matin. En 1611, Orazio montre quelques toiles d’Artemisia à un confrère, Tassi. Celui-ci lui reconnaît un talent certain concernant les personnages, mais ses décors mériteraient une formation. Il se propose de lui apporter…