« Jour après jour, le marcheur a appris à connaître son vieux copain de Chemin. Il sait qu’il est humble, discret, bousculé par le monde moderne. Il ne la ramène pas, caresse en passant de vieilles maisons tout de guingois, dévale des pentes en charriant son content de boue. Le Chemin n’a pas d’orgueil, seulement de la fierté, pas de prétention, seulement de la mémoire. Il est étroit, sinueux et persévérant, comme une vie humaine. »
J’ai découvert dans Immortelle randonnée que Jean-Christophe Rufin n’était pas seulement écrivain et académicien. Il a aussi été médecin et ambassadeur.
Ce récit est celui de son périple vers Compostelle. Avec humour, poésie et sensibilité, il partage l’ambiance du Chemin, ses réflexions et ses questions. Mais aussi les paysages et les rencontres au gré des kilomètres parcourus.
« Une ligne d’éoliennes suit cette crête. À contre-jour, les grands pylônes apparaissent en noir sur l’azur. On dirait des points de suture placés entre le ciel et la terre. Leurs palles ressemblent à des nœuds placés sur ces fils pour tenir solidement les deux mondes. Comme si un géant avait, d’un coup de bistouri, ouvert le ventre de l’horizon pour atteindre ses entrailles et l’avait ensuite recousu à la hâte.»
Le lecteur devient complice de cette pérégrination, malgré lui … On marche dans les pas de Jean-Christophe Rufin, on rit de ses rencontres insolites, on grimace de ses douleurs physiques, les joies et les peines sont partagées.
Un carnet de voyage pittoresque. Une aventure qui permet de porter un regard différent sur le Chemin.
Résumé :
Jean-Chistophe Rufin a suivi à pieds, sur plus de 800 km, le « Chemin du Nord » jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice. « Chaque fois que l’on m’a posé la question « Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?», j’ai été bien en peine de répondre. Comment expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s’y engager ? On est parti, voila tout. »
J’ai beaucoup aimé ce livre , Jean Christophe Rufin nous prend littéralement par la main pour nous emmener sur ce chemin .
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