« Non ! Je ne dois plus, je ne veux plus devoir. Je ne veux plus être l’autre que je ne connais pas. Reste à savoir qui je suis, après tant d’années d’absence. Je dois continuer d’avancer, aller au bout de ce qui ne fait que commencer, peu importe le prix à payer. »
En tournant la dernière page du roman de Dominique Lin, Un goût de terre dans la bouche, je comprends pourquoi son éditeur l’a classé « Hors collections ».
C’est une histoire hors du temps, hors du commun.
L’histoire d’un homme qui prend un jour conscience qu’il n’est pas celui qu’il aurait voulu être. Et s’il était tout bonnement facile de prendre la tangente en profitant d’une catastrophe climatique ?
Le héros, anti-héros, bouleverse l’ordre établi, se libère physiquement et socialement.
Une fugue réfléchie pour aller jusqu’où ?
Avec une plume plus poétique que jamais, l’auteur dresse le portrait d’un cadre moyen à la carrière toute tracée. Les mots sont savamment choisis, les phrases percutantes, les chapitres concis.
Ce n’est pas un roadmovie qui se lit à toute vitesse, non. Dominique Lin prend soin de son lecteur. Il l’accompagne en le prenant par la main. Comme ce petit garçon qui apparaît parfois au détour d’une scène.
Le titre du roman revient en ritournelle, pour scander le drame qui se joue. Et comme le suggère la couverture du roman, la visibilité étant réduite, la vigilance est requise jusqu’aux toutes dernières pages.
Un roman fort qui mérite toute votre attention !
Résumé :
Se lever un matin et ne plus reconnaître celui qu’on voit chaque jour dans la glace. Prendre conscience que sa vie a glissé au point de ne plus ressembler à ce qu’on avait imaginé. Profiter d’un incident de parcours pour tout quitter, et prendre la route.
C’est ce qu’il fait.
En posant son regard sur les autres, c’est son histoire qu’il remonte. Ses espoirs ou fantasmes inassouvis, son parcours, ses choix, ou ceux qu’on lui a imposés, tout y passe.
Un immense merci Sabine pour ce retour, autant apprécié que les autres que je sais toujours sincères
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Voilà un livre qui m’interpelle alors que je suis en train de lire Morning Miracle, et que l’auteur nous incite à devenir la personne que nous voulons être au lieu de se contenter d’être la personne que nous sommes devenues au gré des circonstances comme 95% des gens
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Oui, Marielle, c’est un peu le sujet de certains de mes romans : choisit-on le parcours de vie que l’on emprunte? Là, c’est le petit garçon qui est lui qui un jour ne le reconnaît pas dans le miroir…
« Un matin, tout a basculé ; en y regardant de plus près, quelque chose en moi penchait déjà chaque jour un peu plus, j’aurais pu m’en douter, voir venir. Je m’enfonçais dans une lagune sablonneuse. Mes silences, mes regards absents, mon exclusion du monde… » (page 15)
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