Fleur de tonnerre

« Elle est devant quelqu’un qui va mourir … C’est comme la naissance d’une vocation. Posant ses phalangettes sur une joue brûlante de sa génitrice, on dirait Mozart enfant écrasant pour la première fois les touches d’un clavecin. »

Fleur de tonnerre est le nouveau roman de Jean Teulé. Il va ravir le lecteur qui avait déjà tant aimé Le Magasin des Suicides. Humour décalé, finesse d’analyse, le tout lié par un texte très fluide, Fleur de tonnerre a tout pour séduire !

Entre croyances et folklore, le portrait de cette empoisonneuse du 19ème n’est jamais sinistre, malgré la source d’inspiration tragiquement réelle.
On tourne les pages aussi facilement qu’Hélène Jégado distille ses petits plats mortels. Et on en redemande (sans modération) !

C’est avec un tel roman que je peux affirmer que la lecture est un moment de plaisir.

Résumé :
Au début du XIXe siècle, partout en Bretagne, couraient encore les légendes les plus extravagantes. Le soir, au creux des fermes, on évoquait avec frayeur les apparitions de l’Ankou, l’ouvrier de la mort, squelette drapé d’un linceul et portant une faux. Cette terrible image frappa avec une violence inouïe l’imaginaire de la petite Hélène Jégado. Blottie contre le granit glacé des menhirs, l’enfant se persuada qu’elle était l’incarnation de ce personnage d’épouvante. Après avoir empoisonné sa propre mère, elle sillonna la région, éliminant tous ceux qui accueillaient avec bonheur cette parfaite cuisinière. Elle tuait tout le monde, sans discrimination. Et elle était si bonne, si compatissante au chevet des mourants, que personne ne pouvait soupçonner un seul instant son monstrueux dessein.