Ce roman ne fait pas partie de ceux qui vous happent dès les premières pages et qu’on se hâte de terminer pour en connaître le dénouement. Non, ce roman est un voyage oriental, un délice de couleurs, on prend le temps de le découvrir, on en goutte un morceau et on se ressert, pour faire durer le plaisir du festin.
« Michel-Ange n’était pas très beau, le front trop haut, le nez tordu, brisé lors d’une rixe de jeunesse, les sourcils trop épais, les oreilles un peu décollées. »
Michel-Ange a fuit Rome et Florence, et arrive à Constantinople. Il est ébloui par la cité, sa lumière, ses effluves, ses épices, son architectures, mais il va aussi découvrir des sentiments qu’il ne connaissait pas auparavant …
Le sultan a demandé au sculpteur un pont, « Le pont de la Corne d’Or doit unir deux forteresses, c’est un pont royal, un pont qui, de deux rives que tout oppose, fabriquera une ville immense. (…) Un pont militaire, un pont commercial, un pont religieux. Un pont politique. Un morceau d’urbanité. »
Par delà l’histoire anecdotique, l’auteur embarque son lecteur avec de jolis mots (janissaire, cimeterre, spahis, cipolin, sérancolin), les chapitres courts imposent le rythme, pas de précipitations, quelques phrases reviennent et se répètent, comme une ronde. Servez vous un thé et reprenez l’histoire de sultan, de guerre, d’amour et de voyage que conte brillamment Mathias Enard.
Une lecture qui peut se faire sur plusieurs niveaux, un très beau moment d’évasion.
Résumé :
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu’il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l’invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d’un pont sur la Corne d’Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l’étrangeté byzantine, Michel Ange, l’homme de la Renaissance, esquisse avec l’Orient un sublime rendez-vous manqué.
Prix Goncourt des lycéens 2010
C’est un roman que j’ai commis l’erreur de « lire » en audiobook : ça ne me convient pas du tout et ça abîme énormément l’agrément que j’ai des textes. Du coup, je n’ai pas non plus aimé celui-là.
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je n’ai jamais réussi l’expérience audio … mon esprit vagabonde et je perds le fil très rapidement.
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