« Tous les glaciers fondent, je le sais, mais le voir de ses yeux ce n’est pas pareil. Je reste immobile, agitée par ma seule respiration. Blåfonna est toujours là, bien que différent. Quand j’étais petite, il descendait quasiment jusqu’au précipice où s’engouffraient les cascades, là où l’eau et la glace s’entremêlaient. Désormais, l’amas bleu s’étend haut sur la montagne, loin du précipice, à une centaine de mètres, peut-être même deux cents. Il s’est retiré, comme pour échapper aux humains. »
Si les premières lignes de Bleu forcent l’admiration face à la splendeur des glaciers et ses fjords norvégiens, Maja Lunde l’écourte rapidement avec la terrible menace écologique.
Le roman traite d’un sujet d’actualité : les bouleversements climatiques et leurs conséquences. Et bien sûr, l’indifférence des hommes ou leur impuissance.
Le lecteur est confronté aux migrations humaines face au manque d’eau croissant dans certaines régions et aux conflits internationaux qui en résultent.
En alternant le récit sur deux époques, l’auteure établit la relation de cause à effets.
Ce récit dystopique n’est pas très optimiste, mais l’écriture est fluide, agréable.
Un roman pertinent, émouvant, bouleversant.
Une profonde réflexion sur les questions environnementales.
Résumé :
Norvège, 2017. Une vieille dame de 67 ans qui se prénomme Signe est de retour dans son fjord natal, pour lutter contre la destruction du glacier de Blafonna causée par le trafic de glaçons. A l’origine de tout cela, Magnus : le grand amour de sa vie.
France, 2041. Le monde n’est plus que sécheresse et chaleur étouffante. David, jeune père de Lou, a perdu une partie de sa famille dans l’incendie de leur maison à Argelès. Dans le camp de réfugiés climatiques où il arrive enfin, il espère retrouver sa femme Anna et son fils Auguste.