« Vieillir n’a pas que des inconvénients ; on peut aller aux enterrements de ceux qui nous ont emmerdés toute notre vie. »
Cette phrase de Jean Dutourd est au mot près une phrase que pourrait déclamer aujourd’hui Christophe Le Vaillant. Et après avoir lu Conversation avec Jean Dutourd, je comprends mieux pourquoi.
Le récit que Christophe Le Vaillant livre est celui d’un jeune homme passionné lorsqu’il rencontra l’académicien, jusqu’à en devenir son secrétaire. Une relation de confiance, de respect, d’une incroyable sincérité. Le grand homme a modelé le jeune homme. Il lui a appris ce que l’on apprend pas à l’école.
J’ai travaillé avec Christophe Le Vaillant au début des années 90. Nous avions en commun la jeunesse et une passion débordante pour la littérature. Jamais je n’avais imaginé à l’époque qu’il avait déjà connu les plateaux de télé grâce aux émissions Apostrophes et Droit de réponse. Qu’il avait rencontré et interviewé François Nourissier, Yves Berger, Roger Vrigny, Hervé Bazin et Cyril Collard. Derrière son franc-parler, il y avait certainement une pudeur toute naturelle. Et peut-être bien le besoin de protéger une relation d’une richesse exceptionnelle.
Un récit touchant et surprenant. A découvrir !
Résumé :
«Entre dix-sept et vingt-quatre ans, j’ai vécu une relation singulière avec Jean Dutourd, de l’Académie française. Trente années plus tard, je n’arrive toujours pas à la définir avec précision. Au fil de nos rencontres, j’étais devenu son “vieux”, clin d’œil à notre admiration commune pour de Gaulle. Pour moi, il reste un oncle, dans l’acception stendhalienne du mot, c’est-à-dire quelqu’un qui m’a appris deux ou trois choses de la vie. Je pressentais que tout ce qu’il me disait n’avait qu’un seul objectif : me préparer aux épreuves qu’inéluctablement la vie m’obligerait à surmonter. Trente-trois ans après, je peux l’affirmer : mon oncle avait raison.»