« Quand le vent soufflait au travers, l’arbre avait des gémissements de lits d’hôpital. Quand le froid le tourmentait, une humeur souriait de ses plaies qui éclataient plus nombreuses à chaque hiver. Un jour, sûrement, la tempête faucherait ce vieil ornement de la cour domestique. »
Je garde en mémoire le premier titre d’Olivier Bleys que j’ai lu : Pastel. Moi qui ne suis pas fan de romans historiques, j’avais adoré cette histoire et l’ambiance qui se dégageait de l’écriture.
Il en est de même pour ce Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes. Ce roman prend la forme d’un conte traditionnel chinois. Tout au long du récit, c’est une leçon de vie qui est donnée. Quelle est la place de l’homme dans la nature, au coeur de sa famille ? Quelles sont les vraies valeurs de la vie ? Faut-il être matérialiste ?
Sans complètement verser au registre philosophique les travers d’une société capitaliste, Olivier Bleys pose des mots, des phrases, à la limite de la poésie. Rien de captivant dans cette histoire, mais l’ambiance y est envoûtante.
Un style unique qui sublime l’humain et où l’humilité se rapproche de la résignation philosophique. Un roman juste, sensible et fort.
Résumé :
Dans la banlieue de Shenyang, ancienne ville industrielle, la famille Zhang vit pauvrement au milieu d’usines désaffectées et d’entrepôts à l’abandon. Pourtant, Wei et les siens détiennent un trésor : le dernier arbre à laque. Leur rêve : devenir propriétaires de leur petite maison, afin d’honorer un serment fait aux parents de Wei, enterrés sous le fameux arbre. Ce rêve est sur le point de se réaliser lorsqu’un grand projet minier menace soudain la famille d’expulsion. Une lutte inégale va alors s’engager opposant l’humble famille aux représentants du puissant capitalisme chinois.