Je referme ce dernier roman de Sandrine Collette avec le mot « glacial » en tête. Le style « Collette » est là, à chaque page que l’on tourne. Cette collection « Sueurs froides » de Denoël ne pouvait pas mieux porter son nom. Sandrine Collette ne fait pas du noir, du polar ou du thriller, non, elle fait froid dans le dos. Après son premier roman « Des noeuds d’acier » qui avait remporté de nombreuses récompenses, ces « Six fourmis blanches » devraient déclencher des avalanches dans les critiques littéraires.
D’un chapitre à l’autre, le lecteur se retrouve dans la peau de Mathias et de Lou. Un roman à deux voix au coeur des montagnes d’Albanie. Une montagne maudite ? Cette nature hostile ne constitue pas seulement un décor pour cette aventure mortelle, c’est un élément cher à l’auteur, et qui en fait de belles descriptions, tout en installant les situations et en faisant monter la tension au fil de cette ascension dont personne ne sortira indemne.
Une mention toute particulière pour le dernier chapitre, extrêmement bien travaillé et qui offre un dénouement de toute beauté.
Indéniablement, Sandrine Collette maîtrise cet art avec brio.
Résumé :
Le mal rôde depuis toujours dans ces montagnes maudites. Parviendront-ils à lui échapper ? Dressé sur un sommet aride et glacé, un homme à la haute stature s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle en le contemplant. A des kilomètres de là, partie pour trois jours de trek intense, Lou contemple les silhouettes qui marchent devant elle, ployées par l’effort. Leur cordée a l’air si fragile dans ce paysage vertigineux. On dirait six fourmis blanches. Lou l’ignore encore, mais dès demain ils ne seront plus que cinq. Égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de leur compagnon, c’est pour leur propre survie qu’ils vont devoir lutter.