« Malgré l’air que distribue bruyamment la climatisation, j’ai de plus en plus de mal à respirer. J’ai ramené mes genoux sous mon menton, je les enserre de mes bras. Ma langue me semble un poisson mort dans ma bouche. Je suis envahie d’une terreur grandissante, que personne ne me retrouve, ne me sauve à temps. J’ai peur de suffoquer ici. »
Ce thriller passionnant alterne les chapitres entre le présent d’une femme et son passé d’adolescente, dix-huit ans plus tôt. Ayant vécu un grave traumatisme, son comportement en est aujourd’hui sévèrement guidé par ses douloureux souvenirs. Au fil des pages, le mystère s’épaissit, le malaise transperce jusqu’à plonger le lecteur dans l’effroi d’une vérité bien dérangeante …
Julia Heaberlin aurait pu signer un roman cousu de fil blanc, sans surprise, où le coupable est connu dès le départ puisqu’il est dans les couloirs de la mort pour des faits qui ont été jugés. Mais il n’en est rien ! Avec une plume vive, habile, l’auteur manipule ses personnages, empreinte des voies détournées pour révéler les évidences dans les toutes dernières pages. Brillant !
Résumé :
À seize ans, Tessa est retrouvée agonisante sur un tas d’ossements humains et au côté d’un cadavre, dans une fosse jonchée de milliers de marguerites jaunes aux yeux noirs. Partiellement amnésique, seule survivante des « Marguerite » – surnom que les journalistes ont donné aux victimes du tueur en série –, elle a contribué, en témoignant, à envoyer un homme dans le couloir de la mort. Terrell Darcy Goodwin, afro-américain, le coupable parfait pour la juridiction texane.
Presque vingt ans ont passé. Aujourd’hui, Tessa est une artiste et mère célibataire épanouie. Si elle entend parfois des voix – celles des Marguerite qui n’ont pas eu la même chance qu’elle –, elle est toutefois parvenue à retrouver une vie à peu près normale et à échapper à la curiosité malsaine de la presse. Alors, le jour où elle découvre un parterre de marguerites jaunes aux yeux noirs planté devant sa fenêtre, le doute l’assaille… Son « monstre » serait-il toujours en cavale ? La narguerait-il ?